Concession à perpétuité

Je ne cesse d’être étonné par l’attirance de l’homme envers « l’Éternité ». Enfin, plutôt son désir de « la possession éternelle ». L’un des plus remarquables témoignages de ce fait est le cimetière du Père-Lachaise à Paris, la ville des morts d’un million d’âmes. Des cryptes funéraires et des pierres tombales sont réalisées ici pour durer des siècles, avec le désir de garder pour l’éternité des défunts et des chères à nos cœurs. Et comme un sceau taillé dans la pierre funéraire, une incantation prononcée afin de suspendre l’instant qui nous prive de nos proches et nos chers, on trouve cette phrase paradoxale – « Concession à perpétuité ».
Un jour, une tombe a attiré mon attention. Des insectes rouges et noirs, des « gendarmes », brillants sous les rayons du soleil, rares encore en hiver, s’étaient agglutinés sur la sculpture d’une femme qui attendait quelqu’un à l’entrée d’une crypte. Comment, simplement et naturellement, la nature exprime ce qu’un homme n’a pu exprimer par le bronze et la pierre.